« Les patients, c'est de la racaille »

Publié le par onfray.over-blog.com

LeCrépusculeDuneIdole-copie-2l'on esquisse une psychopathologie du psychanalyste.
Avant même que "Le crépuscule d'une idole. L'affabulation freudienne"  soit en librairie, bien souvent sans qu'il ait été lu, la polémique s'est déchaînée sur cette analyse d'un million de signes. Je ne m'illusionne pas : on l'attaque et on continuera de l'attaquer sans l'avoir lu. Peut-être même le défendra-t-on aussi sans l'avoir ouvert.
Voici donc une chronologie noire qui constitue l'armature de mon gros livre. Les références entre parenthèses envoient, pour le chiffre romain, à l'édition des oeuvres complètes dans l'édition des vingt volumes des Presses Universitaires de France, le chiffre arabe, à la page.
C'est une série accablante de faits. Plutôt que de m'insulter, j'attendrais, pour un réel débat, qu'on m'explique comment il faut comprendre ces faits vérifiables, référencés, soutenus par une bibliographie. Pour qui voudra éviter la haine et l'anathème, voici les pièces du dossier :

LA HUITIÈME MERVEILLE DU MONDE

1856 (6 mai) naissance à Freiberg (Moravie) de Sigismund Freud de Jakob Freud, âgé de quarante-et-un an et d’Amalia. Le père a vingt ans de plus que sa femme, il s’agit de son troisième mariage. Le père de Freud a déjà deux enfants dont l’aîné est déjà père d’un garçon qui a un an de plus que Freud – son oncle… Circoncision le 13.

Freud écrira dans L’interprétation du rêve que, parce qu’il était né avec des cheveux abondants et noirs, une « vieille paysanne avait prophétisé à la mère heureuse de son premier-nMOFreud5bé qu’elle avait fait cadeau au monde d’un grand homme ». Puis, plus loin : « Mon désir de grandeur proviendrait-il de cette source ? » (IV.229).

1857 : Naissance de son frère Julius accueillie avec « de méchants souhaits » - de mort (3 octobre 1897, à Fliess) .

1858 (15 avril) : mort de Julius. Le même mois : naissance d’une petite sœur prénommée Anna. Amalia était donc enceinte lorsqu’elle a enterré son premier enfant.

Vers 1867/1868, dans un restaurant du Prater (Vienne), avec ses parents, Freud s’entend confirmer par un poète ambulant diseur de bonne aventure qu’il pourrait bien être un grand homme un jour… Dans L’interprétation du rêve, il rapporte l’effet considérable que lui fit « cette seconde prophétie » (IV.230) confirmant celle de la vieille paysanne.

Fils vraiment préféré de sa mère, Freud dispose d’une chambre pour lui seul dans un appartement de huit pièces. Les six enfants et les deux parents se partagent trois chambres à coucher. La mère interdit les leçons de piano de sa fille, car Freud est gêné par le bruit.

Cette préférence de cette mère pour ce fils devient théorie universelle en 1917 dans Un souvenir d’enfance de ‘Poésie et vérité’ : « Quand on a été le favori incontesté de la mère, on garde pour la vie ce sentiment d’être un conquérant cette assurance du succès, qui manque rarement d’entraîner effectivement le succès après soi » (XV. 71)

1872 (4 septembre) : dans une lettre à son ami Silbertsein, Freud, alors âgé de dix-sept ans, confesse son amour platonique pour une jeune fille de quinze ans en expliquant que s’il est amoureux de la mère de la jeune fille c’est qu’elle a l’âge d’être la sienne.

Cette expérience personnelle, subjective, devient en 1912 vérité universelle dans Totem et tMOFreud.jpgabou : la « belle-mère constitue de fait pour le gendre une tentation d’inceste, comme, par ailleurs, il arrive assez souvent qu’un homme tombe manifestement d’abord amoureux de sa future belle-mère, avant que son inclination ne se porte sur la fille de celle-ci » (XI.217).

1873 : commence ses études de médecine. Il va mettre huit années pour obtenir son diplôme, soit trois de plus qu’en temps normal.

Abandonne son prénom, Sigismund, pour celui de Sigmund.

 

LA MUFLERIE DU FIANCÉ

1882 (avril) : rencontre Martha Bernays qui va devenir sa femme. Fiançailles le 27 juin. Freud vit alors d’emprunts, n’a pas de travail et vient de terminer péniblement ses études de médecine l’année précédente. Il cherche n’importe quel moyen pour gagner de l’argent pour assurer un avenir matériel bourgeois à son couple.

Etudiant à la Salpêtrière chez Charcot, séparé d’elle pendant trois années, Freud lui écrira plus de mille lettres. Dans l’une d’entre elle il écrit (2 août 1882) : « Je sais bien que tu n’es pas belle dans le sens où l’entendent peintres et sculpteurs. Si tu tiens à ce que je donne aux mots leur sens strict, je me vois obligé de confesser que tu n’es pas une beauté ». Dans d’autres, il écrit qu’il utilise de la cocaïne et qu’elle donne d’excellents résultats, y compris sur le terrain sexuel (2 juin 1884), ou bien encore qu’il pourrait, s’il le voulait, séduire la fille de Charcot pour accélérer sa promotion… Ce qui ne l’empêche pas de manifester une jalousie maladive à l’endroit de sa promise à qui il interdit toute familiarité avec les hommes, y compris son cousin… Confesse le 22 août 1883 « j’ai certainement une tendance à la tyrannie ». Pendant ce temps, Freud écrit « des lettres intimes et affectueuses » (Peter Gay, Freud. Une vie) (90), ailleurs autrement nommées (« quelques lettres passionnées ») (846), à sa belle-sœur Minna…

 

LA PREMIÈRE AFFABULATION

Anna O. est officiellement guérie par le tandem Breuer-Freud. En fait, elle sera régulièrement ré-hospitalisée jusqu’en 1887. En 1888, Freud écrit dans Hystérie qu’Anna O. est guérie, alors que tel n’est pas le cas, puisqu’ il le confie dans une lettre à sa fiancée le 5 août 1883 : « (Breuer) dit qu’elle ne se remettra jamais, qu’elle est complètement détruite ». Freud écrira toute sa vie qu’Anna O. a été soignée avec succès bien que sachant qu’il n’en était rien. On pourra lire ce mensonge quatre fois réitéré : en 1916-1917 dans Leçons d’introduction à la psychanalyse (XIV.265), en 1924 dans Autoprésentation (XVII.68), en 1925-1926 dans Psycho analyse (XVII.289), et en 1932 dans Ma rencontre avec Josef Popper-Lynkeus (XIX.280)…

Cette année-là, dans des lettres à sa fiancée, Freud avoue de manière lancinante qu’il veut être riche et célèbre.

Médecin en second, Freud commet une erreur de diagnostic en présence de médecins américains venus dans son service et transforme une névrose en méningite (XVII.60). Décide de partir chez Jean Martin Charcot à Paris pour suivre ses cours à la Salpêtrière. Rapporte dans L’interprétation du rêve (IV.147) une erreur de prescription médicamenteuse ayant entraîné la mort d’une jeune fille. Même genre d’aveu dans Psychopathologie de la vie quotidienne , l'erreur de diagnostic concerne une jeune fille de quatorze ans : Freud a pris une tumeur pour une hystérie (156-157), elle est morte elle aussi.

 

LE COCAÏNOMANE DÉPRESSIF

Freud a lu des articles dans des revues confidentielles qui présentent la cocaïne comme une panacée. Il s’en procure et commence à en consommer. Dix ans plus tard, le 12 juin 1895, il écrit à Fliess : « j’ai besoin de beaucoup de cocaïne ». S’en sert pour se donner du courage dans les soirées mondaines où il est invité chez Charcot. Ecrit de Paris à sa fiancée restée à Vienne que cette substance est euphorique, y compris sur le terrain sexuel. Sort dans des bordels. Ses arythmies cardiaques, sa libido défaillante, ses paniques récurrentes, ses problèmes de cloison nasale, ses catarrhes à répétition, sa cyclothymie trouvent ici très probablement leur origine. Un exemple de ses brusques sautes d’humeur sur le terrain théorique : dans une lettre à Fliess, il s’emballe pour son Esquisse d’une psychologie scientifique le 20 octobre 1895, alors que ce même texte se trouve transformé en élucubration quatre semaines plus tard (29 novembre).

FleischlMarxow.jpgAu printemps 1884, Freud expérimente la cocaïne sur son ami Fleischl-Marxow sous prétexte de le guérir d’une morphinomanie contractée après les suites d’une opération douloureuse du doigt – la morphine lui servait alors d’analgésique . En 1885, dans Sur la cocaïne, il prescrit l’« injection » de la substance. Dans L’interprétation du rêve (1900), il écrit faussement qu’il avait ordonné l’ « ingestion »… Ce mensonge tâche de dissimuler son erreur car son ami en est mort. Au moment même où il rédige Sur la cocaïne, Freud sait pourtant que l’état de son ami empire : il écrit en effet à sa femme le 12 mai 1884 : « avec Fleischl les choses vont si mal que je ne puis me réjouir d’aucun succès »… D’où, en 1885, la destruction de papiers, notes, documents, journaux, correspondances, et autres manuscrits afin de rendre la tâche difficile à « ses » futurs biographes. Sur la cocaïne disparaît donc de sa bibliographie.

Revenant sur ces années-là dans Autoprésentation (1924) le grand livre avec Contribution à l’histoire de la psychanalyse (1914) de la fabrication de la légende par Freud lui-même, il écrit : « Je puis bien ici, par un retour en arrière, raconter que ce fut la faute de ma fiancée si je ne suis pas devenu célèbre dès ces jeunes années » (XVII.62). Freud avait en effet rendu visite à sa promise délaissée depuis quatre années, et c’est lors de son absence du laboratoire que son assistant a découvert ce que lui n’avait pas trouvé, à savoir le pouvoir anesthésiant de la cocaïne. Grand seigneur, il prétend n’avoir pas gardé rancune à sa fiancée de cette « occasion manquée » - une version de 1935 remplace cette expression par cette « perturbation »

Ernest Jones écrit dans sa monumentale hagiographie de Freud, La vie et l’œuvre de Sigmund Freud, qu’entre 1890 et 1900 ce dernier a souffert « d’une psychonévrose fort grave » (I.335). La légende voudrait qu’il en ait été guéri par l’audace d’une auto-analyse – en fait une simple et banale introspection au cours de laquelle il aurait découvert le mystérieux continent de l’inconscient .

 

LE THÉRAPEUTE POLYMORPHE

1886 (13 septembre) : Freud, qui proclame partout son athéisme, effectue un mariage civil, puis une cérémonie religieuse le lendemain.

Ouverture du cabinet le jour du Passage chez les hébreux – autrement dit : le jour de la sortie d’Egypte des juifs sous la conduite de Moïse, une figure mythique à laquelle il consacrera un livre pour montrer que le Père des Juifs n’était pas juif…

(15 octobre) : Freud expose sa théorie de l’hystérie masculine devant un parterre de notables et de mandarins à la Société des médecins viennois qui ne trouvent pas ses thèses très révolutionnaires. Vexé par ce manque d’enthousiasme, il prétend avoir été mal accueilli, évincé, mis à la porte, expulsé de son laboratoire. En fait il continuera de se rendre aux fameuses séances malgré ce qu’il prétend dans Autoprésentation (XVII.68) – il fut en effet présent à la séance du 21 avril 1896. C’est lui qui, trouvant que le succès, l’argent et la réputation ne viendraient pas de ce petit monde- là, prend ses aises et s’en va.

De 1886 à 1890, Freud pratique l’électrothérapie… En 1887, il parle du « traitement galvanique » de ses patients à Fliess (24 novembre). Il recourt parfois également à la balnéothérapie mais y renonce car, écrit-il, ça « n’était pas une source de revenus suffisante » (Autoprésentation, XVII.63).

1887 (16 octobre) : naissance de sa fille Mathilde. Freud lui donne le prénom de la femme de Breuer. Fin 1887, tout en continuant l’électrothérapie, Freud met son cabinet à l’heure de l’hypnose qui, selon ses dires, contribue à remplir sa salle d’attente.

De 1887 à 1904, correspondance avec Fliess : une moyenne d’une lettre tous les dix jours avec parfois l’envoi de volumineux manuscrits. Cette correspondance montre un Freud angoissé, errant, ambitieux, cupide, psychorigide, ingénu, cyclothymique, dépressif, angoissé, phobique, cocaïnomane. Freud a détruit les lettres de Fliess. Il voudra faire de même avec les siennes quand il découvrira leur existence chez un libraire qui les vendait. Après un étonnant périple, cette correspondance a été publiée expurgée pendant des années. La première édition française intégrale date seulement de 2006.

1888 : Freud pratique l’imposition des mains et la technique de pression sur le visage (De la psychanalyse, II.129).
1889 (7 décembre) : naissance de son fils Jean-Martin ainsi prénommé en hommage à Charcot.

1891 (19 février) : naissance de son fils Olivier, en hommage au dictateur régicide Cromwell.

Installation au 19, Berggasse.

1892 (6 avril) : naissance d’Ernst, prénommé comme Brücke, son maître en physiologie.

1893 (12 avril) : naissance de sa fille Sophie, prénommée comme la fille de son professeur d’Hébreu au Lycée.

Année au cours de laquelle il prétend avoir renoncé à la sexualité pour le plus grand profit de la psychanalyse, une « science » obtenue de ce fait par sublimation de sa libido. Une lettre à Fliess montre qu’il a des pannes sexuelles (17 décembre 1896) - preuve qu’il n’a pas autant renoncé qu’il veut bien le dire…

Freud vante les mérites du massage de l’utérus pour soigner (Etudes sur l’hystérie III.95) et guérir... Parle déjà à l’époque d’une « patiente allongée sur le divan » (II.98).

1895 (3 décembre) : naissance d’Anna, une enfant non désirée. Elle porte le nom de la propre sœur de Freud.

 

 

LE NÉGATEUR DE LA CHAIR

Freud diagnostique une hystérie et note des troubles hypothétiquement dus à l’onanisme refoulé chez Emma Eckstein, une patiente affligée de saignements de nez. Décide d’une opération du nez avec Fliess à la manœuvre. Les suites de l’opération sont catastrophiques : œdème, puanteur, déformation du visage, hémorragies, infections. Nouvelle opération. Selon l’aveu de Freud on découvre « un morceau de gaze long d’un bon demi-mètre » (à Fliess, 8 mars 1895) oublié dans la cavité nasale après l’opération de son ami venu de Berlin. Freud persiste dans son déni du corps et analyse ces saignements par le désir sexuel qu’aurait eu la patiente à son endroit. Dans une lettre il écrit « elle échappera au défigurement » (à Fliess, 23 mars) alors que la nièce de la victime, pédiatre, affirme : « Son visage a été défiguré (…), l’os a été creusé et l’un des côtés s’est affaissé ». Dix ans plus tard, elle souffre toujours. Freud diagnostique une rechute dans la névrose. Elle se fait examiner par un médecin qui découvre un abcès abdominal volumineux. On lui retire l’utérus à cause d’un myome que Freud n’avait pas su diagnostiquer. Dans L’analyse avec fin, l’analyse sans fin Freud écrivit peu de temps avant de mourir : « Elle ne redevint jamais normale jusqu’à la fin de sa vie ». Précisons qu’elle était devenue psychanalyste…

1896 (1er janvier) : confesse à Fliess que son premier but était la philosophie.

(2 avril) : dans une lettre à Fliess : « Je suis devenu thérapeute malgré moi ».

(23 octobre) : mort du « vieux » (lettre à Fliess), son père. Dans L’interprétation du rêve fait d’un tel fait « l’événement le plus significatif, la perte la plus radicale intervenant dans la vie d’un homme » (IV.18).

 

LA PASSION DE L’INCESTE

A la fin de l’année, Minna Bernays, la belle-sœur de Freud, s’installe dans le domicile des Freud. Elle vivra quarante-trois ans en leur compagnie. Dans une maison qui comporte dix-sept pièces, Minna loge dans une chambre contiguë à celle des époux Freud, chambre qu’elle doit donc traverser pour entrer et sortir de la sienne. Jung affirmera que Freud était amoureux de sa belle-soeur et « que leurs rapports étaient extrêmement intimes ». Lors d’un échange MinnaBernaysMartha-SigmundFreud.jpgd’analyse de rêves entre Freud et Jung sur le bateau qui les conduit aux Etats-Unis en septembre 1909, le second demanda au premier des détails qui lui permettraient d’interpréter la récurrence du triangle Freud / se femme / sa belle sœur dans ses rêves. Freud répondit : « Je pourrais vous en dire plus, mais je ne peux pas me permettre de risquer ma réputation » - Peter Gay, op. cit. p. 844. Le même biographe aborde la question d’un éventuel avortement de Minna que Freud aurait accompagné pour ce faire en Italie. L’auteur ne veut pas conclure. Mais si la Freud Collection de la Bibliothèque du Congrès n’imposait pas l’interdiction de travailler sur la correspondance de Freud avec sa belle-sœur, nous disposerions d’un matériau définitif pour conclure…

Freud avait écrit dans La morale sexuelle « culturelle » et la nervosité moderne : « Le remède contre la nervosité découlant du mariage serait bien plutôt l’infidélité conjugale » (VIII.211) mais n’envisageait surtout pas qu’on puisse utiliser la psychanalyse à des fins de libération sexuelle.

 

(3 décembre) : première apparition, en français, du mot « psycho analyse » dans L’hérédité et l’étiologie des névroses.

 

L’AFFABULATEUR PERFORMATIF

1897 (31 mai) : rêve incestueux avec sa fille Mathilde.

(8 février, lettre à Fliess) : Seize semaines après la mort de Jakob, Freud prétend que son « propre père » a abusé sexuellement d’un de ses fils et de quelques une de ses plus jeunes filles. Echafaude sa théorie de la séduction selon laquelle l’étiologie de toutes les névroses se trouve dans l’abus sexuel du père sur ses enfants. Prétend s’appuyer sur dix-huit cas – qui n’ont jamais existé.... Soigne dans son cabinet selon cette théorie. Réactions outrées des parents transformés en violeurs de leurs enfants. Freud renonce (lettre à Fliess, 21 septembre) devant l’évidence du cabinet qui se vide. Mais il n’abandonnera jamais l’explication des névroses par le traumatisme sexuel infantile et parental.

(29 décembre) : entretien Fliess de sa « merdologie » un mot qu’il utilise pour qualifier son travail.

 

L’INVENTION DU COMPLEXE D’ŒDIPE

(3 octobre) : Freud écrit à Fliess : « Entre 2 ans et 2 ans ½ ma libido s’est éveillée envers matrem (sic), et cela à l’occasion du voyage fait avec elle de Leipzig à Vienne, au cours duquel nous avons dû passer une nuit ensemble (sic) et où il m’a certainement (sic) été donné de la voir nudam (sic) ». Cette probabilité dans la version épistolaire devient vérité universelle dans l’œuvre par la grâce du performatif freudien : ce qu’il a vécu, lui, tous l’ont vécu : « Il m’est venu une seule pensée ayant une valeur générale » (15 octobre 1897). L’hypothèse de Freud devient vérité dès la première biographie de Freud qui fournit le modèle à toutes celles qui suivront. Jones écrit en effet dans La vie et l’œuvre de Sigmund Freud en 1957 : « C’est au cours du voyage qu’il fit entre Leipzig et Vienne (…) que Freud eut l’occasion de voir (sic) sa mère nue »… L’hypothèse est donc devenue vérité scientifique, le désir est devenu réalité…
1898 (15 mars)  : dans une lettre à Fliess, Freud écrit : « Je dors pendant les analyses l’après-midi ». Il théorisera cette escroquerie pratique qui justifie que le psychanalyste puisse dormir lors des séances d’analyse en élaborant le concept d’ « attention flottante » (62) dans Conseils aux médecins sur le traitement analytique (1912).

Vacances avec sa belle-sœur. Comme en 1900, 1902, 1903, 1904, 1905, 1907, 1908, 1913, 1919… Freud et Minna descendent à l’hôtel Schweizerhaus. Il réserve pour Minna et lui une chambre avec un grand lit pour trois nuits. Sur le registre de la réception on peut lire : « Dr Sigm. Freud et Madame ».

1900 (1er janvier) : écrit à Fliess qu’il a acheté les œuvres de Nietzsche, mais pour ne pas les lire.

(1er février), lettre à Fliess : « Je ne suis absolument pas un homme de science, un observateur, un expérimentateur, un penseur. Je ne suis rien d’autre qu’un conquistador par tempérament, un aventurier si tu veux bien le traduire ainsi, avec la curiosité, l’audace et la témérité de cette sorte d’homme. On a l’habitude d’estimer ces personnes seulement quand elles ont connu le succès, quand elles ont véritablement découvert quelque chose, mais sinon on les met au rebut ».

(12 juin) : Freud demande à Fliess s’il croit qu’un jour une plaque commémorative de son génie sera apposée sur la maison dans laquelle il a écrit L’interprétation du rêve.

1902 : vexé de ne pas être intégré dans le corps des professeurs extraordinaires, Freud active un piston en sollicitant une comtesse de ses patientes qui offre une peinture contemporaine au ministre pour un futur hypothétique musée d’art contemporain. Il obtient la nomination escomptée.

 

LE CHAMANE VIENNOIS

1910 (lettre du 9 avril à Ludwig Binswanger) : alors que Freud vante la validité de la psychanalyse pour soigner et guérir (La méthode psychanalytique de Freud en 1904, De la psychothérapie en 1905, Perspectives d’avenir de la thérapeutique analytique en 1910, A propos de la psychanalyse dite sauvage en 1910), il prescrit tout de même l’usage du « psychrophore », une sonde urétérale permettant l’injection d’eau glacée dans la verge, pour soigner (!) l’onanisme. L’année où il prescrit cette médication extravagante, Freud publie Cinq leçons sur la psychanalyse

(Octobre) : mort de sa belle-mère. Prétexte l’impossibilité d’annuler les rendez-vous avec ses patients pour ne pas accompagner sa femme Martha à l’enterrement.

1911 (28 mai)  : aveu des limites de la thérapie psychanalytique dans une lettre à Binswanger : « On appelle la cure psychanalytique ‘un blanchiment de nègre’. Pas tout à fait à tort si nous nous élevons au-dessus du niveau reconnu de la médecine interne. Je me console souvent en me disant que si nous sommes si peu performants au niveau thérapeutique, nous apprenons au moins pourquoi on ne peut l’être davantage ».

1912 (mai) : dans Souvenirs de Sigmund Freud, Ludwig Binswanger pose une question à Freud pour lui demander ce qu’il pense de ses patients. Réponse : « Je leur tordrai bien le cou à tous ».

1913 : dans L’intérêt que présente la psychanalyse, Freud invite à la « psychobiographie » (XII.113) pour tout le monde – sauf pour lui…

 

UNE HOMOPHOBIE ONTOLOGIQUE

1914 : dans Pour introduire le narcissisme, Freud fait de l’homosexuel un pervers qui évolue en dehors de la norme hétérosexuelle pour cause d’ arrêt de son processus évolutif libidinal : incapable d’élire un objet sexuel tiers d’un sexe différent du sien, il se choisit comme objet d’amour narcissique. Inaccompli, inachevé, l’homosexuel est pensé comme un archaïque, un primitif. De la même manière qu’il théorisera la femme comme un homme inaccompli auquel il manque un pénis, Freud théorise l’homosexuel comme un type d’évolution sexuelle imparfait.

1917 : Freud qui escomptait le Prix Nobel (de médecine, et non de littérature…) depuis plusieurs années ne sera pas distingué cette année-là. En réaction, il écrit Une difficulté de la psychanalyse et se déclare révolutionnaire en psychologie comme Copernic le fut en cosmologie avec l’héliocentrisme et Darwin en biologie avec l’évolution des espèces. Il prétend même dépasser (XIV.47) ces deux scientifiques par l’importance des conséquences de sa découverte.

1918 (été) : dans Conseils aux médecins sur le traitement analytique (1912), Freud décrète qu’on ne doit pas analyser ses proches ou des membres de sa famille. Nonobstant, il commence toutefois l’analyse de sa propre fille Anna. A l’insu de sa mère, l’analyse durera jusqu’en 1922, puis du printemps 1924 à 1929. Soit une thérapie étendue sur neuf années, à raison de cinq à six séances hebdomadaires. Dans La méthode psychanalytique de Freud (1904), il annonçait qu’une analyse durait entre « six mois et trois ans » (7).

Nouvelles destructions de papiers, notes, archives, correspondances, manuscrits.

Prétend dans A partir de l’histoire d’une névrose infantile (XIII.118) qu’il a guéri l’Homme aux Loups - qui mourra nonagénaire, toujours en analyse, après un demi-siècle de divan.

Théorise la phallocratie dans Le tabou de la virginité. Il critique les femmes « émancipées » (XV.93).

Parution de Un enfant et battu. Contribution à la connaissance de la genèse des perversions sexuelles. Malgré l’anonymat, cette analyse d’une femme qui avoue jouir des coups que lui donne son père lors de son activité onaniste est celle de sa fille Anna. Elle publiera en 1922 « Fantasme d’être battu » et rêverie, un texte qui lui permettra de se dire psychanalyste.

1920 : mort de Sophie, sa fille préférée, de la grippe espagnole.

Dans ces mêmes années, la séance d’une heure sur le divan de Freud coûte environ 25 dollars (450 euros 2010). Une journée peut voir s’allonger sur le divan entre 8 et 10 patients. Soit environ 3 600 euros par jour. Une année rapporte à peu près 1 million d’euros. Freud ne soigne pas les pauvres et théorise l’impossibilité de soigner des gens sans argent, sans culture, sans « croyance » à l’efficacité du divan.

1921 : dans Psychanalyse et télépathie, il affirme l’existence de parentés entre l’occultisme et la psychanalyse. Voir également Rêve et télépathie (1922). Freud était superstitieux, croyait à la numérologie, pratiquait des rites de conjuration du mauvais sort, s’est exercé à la transmission de pensée avec sa fille Anna en 1925. Confirme à Jones son « préjugé favorable vis-à-vis de la télépathie », mais refuse d’en faire état publiquement .

1923 : découverte d’un cancer du palais. Opération chez un ORL qu’il a choisi et dont il avait jadis mis les compétences en doute. Hémorragie dans la nuit qui suit l’intervention. Ne doit sa survie qu’à l’intervention d’un voisin malade, un nain, qui donne l’alerte. Ce cancer lui vaudra plus de trente opérations.

Ligature de ses canaux spermatiques - officiellement pour prévenir une récidive de cancer. On prête à cette intervention la faculté de rajeunir le sujet et de raviver les puissances sexuelles défaillantes. Prétend avoir renoncé à la sexualité à l’âge de trente-sept ans pour se consacrer à la création de la psychanalyse présentée comme une sublimation réussie…

 

UNE METAPSYCHOLOGIE PHALLOCRATE

1925 : dans La question de l’analyse profane, il écrit : « La vie sexuée de la femme adulte n’est-elle pas d’ailleurs un dark continent pour la psychologie ? Nous avons reconnu que la fille ressent péniblement le manque d’un membre sexuel égal en valeur au membre masculin, se considérant pour cela comme de valeur inférieure, et que cette ‘envie de pénis’ constitue l’origine de toute une série de réactions féminines caractéristiques » (XVIII.36) - à savoir : « un moindre sentiment de la justice que l’homme, une moindre inclination à se soumettre aux grandes nécessités de la vie » (XVII.201) parmi d’autres défauts… Voir également Quelques conséquences psychiques de la différence des sexes au niveau anatomique. Puis, en 1931, De la sexualité féminine.

1926 : la haine récurrente de ce philosophe pour la philosophie atteint des sommets dans Inhibition, symptômes et angoisse (214).

1927 : abondantes considérations anti-marxistes dans L’avenir d’une illusion.

1928 (12 octobre) : dans une lettre à Ferenczi, Freud compara Anna à … Antigone. On ne peut croire qu’il ignore que cette dernière est la fille incestueuse d’Œdipe et de sa mère. Comparaison reprise en 1935 (12 mai) dans une lettre à Arnold Zweig.

1929 : nouveaux développements anti-marxistes dans Malaise dans la civilisation.

1930 (30 août) : mort de sa mère Amalia. N’assiste pas à l’enterrement, y envoie sa fille.

(25 octobre) : une plaque commémorative est apposée sur sa maison par les amis de Freud.

1932 : le psychanalyste Sandor Ferenczi rapporte un propos de Freud sur ses patients dans Journal clinique : « Les patients, c’est de la racaille. Les patients ne sont bons qu’à nous faire vivre, et ils sont du matériel pour apprendre. Nous ne pouvons pas les aider de toute façon ».

 

LE COMPAGNON DE ROUTE DES FASCISTES

1933 (mars) : dans une correspondance avec Max Eitingon, Freud décrète qu’il faut travailler avec le régime national-socialiste pour maintenir la psychanalyse à flot. Ils travailleront alors avec Matthias Göring le cousin du Maréchal. La femme de Matthias Göring suivait une analyse didactique. En juillet de la même année, Freud arrange l’éviction de Reich coupable de communisme. Anna se réjouit de cette purge d’un homme de gauche dans la tribu psychanalytique.MatthiasGoering.jpg

Dans La psychothérapie sous le Troisième Reich. L’Institut Göring, l’historien Geoffrey Cocks écrit des psychothérapeutes, dont les psychanalystes : « Même aux pires moments de la persécution nazie, il leur fut toujours possible de poursuivre leurs activités ». L’ouvrage est traduit de l’américain en 1987 aux éditions « Les Belles Lettres » dans la collection « Confluents psychanalytiques » dirigée par le psychanalyste Alain de Mijolla.

  (26 avril) : Eduardo Weiss, le psychanalyste italien, accompagne chez Freud une patiente qui lui résiste . Le père de la jeune fille les accompagne. Ce dernier demande la faveur d’un livre à offrir au Duce qui est son ami. Freud choisit Pourquoi la Guerre ?, un livre qui affirme l’impossibilité d’en finir avec la guerre et la nécessité d’un chef pomussolini.jpgur contenir les pulsions agressives des masses. Il rédige cette dédicace : « A Benito Mussolini, avec le salut respectueux d’un vieil homme qui reconnaît en la personne du dirigeant un héros de la culture. Vienne, le 26 avril 1933 ». Il signe… Weiss intervient auprès de Jones pour qu’il ne mentionne pas cet événement dans sa biographie.

1934 (12 février) : Freud préfère l’austro fascisme du Chancelier Dollfuss à la menace des socio démocrates qui sont entre 1500 et 2000 à laisser leur vie dans une manifestation réprimée dans le sang et suivie de pendaisons publiques.

1936 : Freud qui a appris que ses lettres à Fliess sont à vendre chez un libraire souhaite les racheter (à la moitié de leur prix…) pour les détruire. Marie Bonaparte les achète et interdit la consultation jusqu’à cent ans après la mort de Freud.

 

LE VIEILLARD (ENFIN) SINCÈRE

1937 : vieil homme fatigué par la vie et un cancer de la mâchoire qui le fait souffrir depuis des années, n’ayant plus rien à perdre, il écrit dans L’analyse avec fin et l’analyse sans fin qu’on n’en finit jamais avec une revendication pulsionnelle (240) – autrement dit qu’on ne guérit jamais…

1938 (juillet) : à Londres où il vit désormais en exil depuis juin, Freud travaille à l’Abrégé de psychanalyse, un ouvrage inachevé. On peut tout de même y lire ceci : « Il se peut que l’avenir nous apprenne à agir directement, à l’aide de certaines substances chimiques, sur les quantités d’énergie et leur répartition dans l’appareil psychique. Peut-être découvrirons-nous d’autres possibilités thérapeutiques encore insoupçonnées ».

1939 (23 septembre) : mort de Freud à Londres à trois heures du matin après l’injection de piqûres pour déclancher la mort. Incinération. Inhumation au cimetière Goldens Green de Londres.

1951 (2 novembre)  : mort de son épouse à l’âge de quatre-vingt dix ans. Elle n’a jamais lu aucun livre de son mari. Sa petite-fille rapporte dans A l’ombre de la famille Freud qu’elle disait : « Je crois au proverbe qui affirme que la meilleure épouse est celle dont on parle le moins » (459). Dans les années 20, Madame Freud avait confié au psychanalyste français René Laforgue qu’elle voyait dans les théories de son mari « une forme de pornographie ».

 

LA FILLE INFECONDE ET VIERGE

1956 (août) : Anna Freud psychanalyse Marilyn Monroe pendant quelques jours. Un quart de la fortune de l’actrice américaine appartient aujourd’hui à la Fondation Anna Freud.

1970 : l’un des fils de Dorothy Burlingham, (analysée par Freud qui allongea également les enfants de celle-ci sur son divan, psychanalyste pour enfants elle même, et compagne d’Anna), se suicide aux barbituriques en s’allongeant dans le lit d’Anna qui était la maîtresse de sa mère. Freud avait conseillé à Dorothy de se séparer de son mari, ce qu’elle fit, entraînant le suicide de ce dernier par défenestration.

MOFreud71971 : retour d’Anna à Vienne qu’on voit souvent rêveuse et emmitouflée dans le Loden de son père.

1982 (9 octobre) : mort d’Anna Freud. Dans ses Souvenirs, Paula Fichtl disait que dans sa chambre on se serait cru «  chez une petite fille » : « un petit lit, comme pour une adolescente, garni de coques roses et de ruches ; sur les coussins et sur le bord s’ébattent des animaux en tissu et en peluche ». En n’ayant jamais eu de relation sexuelle avec un homme, elle accomplit l’oracle professé par Œdipe à sa progéniture dans Œdipe Roi de Sophocle : « Qui vous épousera ? Personne, mes enfants. Il vous faudra bien finir infécondes et vierges ». Vierge, lesbienne, sans descendance, mais psychanalyste pour enfants, Anna Freud prouve que Freud avait raison d’écrire dans L’analyse avec fin et l’analyse sans fin qu’il existe trois tâches impossibles : psychanalyser, gouverner et éduquer…

1989 (septembre) : parution de l’édition allemande des Souvenirs de l’employée de maison des Freud, Paula Fichtl. Ce texte sera traduit en français en mai 1991 dans la collection « Bibliothèque de Psychanalyse » des Presses Universitaires de France (dirigée par le psychanalyste Jean Laplanche) sous le titre La famille Freud au jour le jour. On peut y lire ceci : « Le gouvernement autrichien est certes ‘un régime plus ou moins fasciste’, déclare Freud à Max Schur, son ami médecin ; malgré tout, selon le souvenir que Martin, le fils de Freud, conserve, des dizaines d’années plus tard, ‘il avait toutes nos sympathies’. Le massacre que fait la Heimwehr parmi les ouvriers de Vienne laisse Freud indifférent ». Rappelons que ce massacre aurait fait à Vienne entre 1500 et 2000 morts…

2003 : L’arrière petite fille de Freud, Sophie, auteur de A l’ombre de la famille Freud. Comment ma mère a vécu le XX° siècle, édition des Femmes, affirmait au journal « Toronto Star » le 16 novembre 2003  : « Freud et Hitler partageaient le même environnement.  Ils partageaient aussi l'ambition de convaincre les hommes d'une vérité unique, l'un par une rhétorique brillante, l'autre par la force brutale.  Adorés par leurs disciples, ils ont créé des mouvements puissants.  A mes yeux, Adolphe Hitler et Sigmund Freud sont deux faux prophètes du XX ème siècle. »

 

L’INSINCÉRITÉ DES DISCIPLES

2005 (septembre) : parution du Livre noir de la psychanalyse qui propose pour la première fois en France une synthèse des mensonges susceptibles d’être reprochés à Freud, aux freudiens et à la psychanalyse.LivreNoirDeLaPsychanalyse-copie-1.jpg

Elisabeth Roudinesco fait paraître Pourquoi tant de haine ? Anatomie du Livre noir de la psychanalyse aux éditions Navarin. Elle part en guerre avec une rare violence contre ce livre sous prétexte que Freud y serait le plus attaqué : «  Menteur, charlatan, faussaire, plagiaire, misogyne, drogué à la cocaïne, dissimulateur, propagandiste, obsédé sexuel, avide d’argent et de pouvoir, il est présenté comme une sorte de dictateur ayant trompé le monde entier avec une doctrine fausse » (9) – autant de fausses allégations à ses yeux… Elle défend un Freud qui dit toujours la vérité, un scientifique génial, un inventeur courageux, un féministe libertaire, un homme n’ayant jamais touché à la cocaïne, un penseur honnête, un maître à penser sincère, un renonçant sexuel, une personne insoucieuse des choses de l’argent et de pouvoir, un grand démocrate, un juif libéral éclairé incarnant la philosophie des Lumières…

2006 (février) : sous la direction du gendre de Jacques Lacan, Jacques Alain Miller, parution, prétendument en réponse à cette somme d’histoire critique qui mettait en rage les thuriféraires du freudisme, d’un Anti-livre noir de la psychanalyse sensé faire pièce au texte édité en 2005 . En fait, cet ouvrage rassemble les actes d’un colloque consacré par ses soins à attaquer les Thérapies Comportementales Cognitives qui s’est tenu le 9 avril 2005, autrement dit cinq mois avant l’existence même du Livre noir…

2057 : levée de l’embargo qui permettra d’accéder à certaines archives dans lesquelles se trouve notamment un entretien avec Olivier Freud, son fils.

Pourquoi cette interdiction d’accéder aux archives s’il n’y a rien à cacher ?

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Freud avait écrit dans Malaise dans la civilisation : « Les hommes ne sont pas tous dignes d’être aimés » (XVIII.289).

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